Passage à vide
Publié le 11 Février 2020
Trop plein d'émotion, de vie. Il faut que je digère l'intensité.
J'avais peur de la pause, du ressac de la vague qui revient te frapper comme un juste retour de chandelle, peur du calme après la tempête. Angoisse de la quiétude trop morne, de l'ennui trop tiède, inconsistant. J'avais besoin d'un tumulte constant pour fuir. Car c'est de ça dont il s'agit : la fuite. La fuite de soi.
Fuite de la vérité, des souvenirs, fuite de la peur. Avancer pour ne pas se poser de questions, baigner dans un désordre ambiant, un bouillonnement devenu confortable qui sert de béquille.
Mais l'exaltation finit toujours par décliner, l'effervescence finit toujours par perdre de sa vigueur.
Alors je repense à cet été-là où, me baignant seule dans le lac de Gnesta en Suède, je me sentais complète, et toute la paix du monde nageait dans mon ventre